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Blues n°13 : "Going down to the swamp"artwork : swampfactory

Mais dis-nous, Big Boy, c'est quoi le Swamp Rock ?
Et bien fils, c'est une longue histoire... C'est une histoire de passionnés...

Le Swamp Rock, c'est la suite logique du Swamp Blues. Ce style est né au début des années 60 de l'intérêt porté par des p'tits gars blancs à certains blues au son si particulier venus des "swamps" de Louisiane (c'est à dire des marais). Tony Joe White, John Forgety de Creedance Clearwater Revival mais aussi les Rolling Stones, les Kinks, Docteur Feelgood se sont vite retrouvés dans cette musique simple et nonchalante, pleine de chaleur et de voix rocailleuses. Tous ont plongé dans l' Excello Sound créé par J. D. Miller. Celui là c'est un vrai sudiste... Après la guerre, il arpente le sud des Etats-Unis avec sa camionnette pour vendre les 78 tours des artistes cajuns qu'il a enregistrés dans son atelier d'électricien à Crowley, bourgade à l'est de la Nouvelle Orléans.
Après plusieurs succès locaux, il s'associe avec Ernie Young et ils vont ensemble développer le label Excello, profitant de la formidable scène blues qui se développe dans le quartier noir de Scotland-ville à Baton Rouge.
Sa première signature blues, c'est Otis Hicks qu'il rebaptise "Lightnin' Slim". Son titre Bad Luck marque les véritables débuts du Swamp Blues, un mélange de Lightnin' Hopkins et de Jimmy Reed, avec un son chaleureux sur un rythme paresseux... Ensuite vient le temps des harmonicistes... J. D. Miller propulse sur le devant de la scène : James Moore alias Slim Harpo, Leslie Johnson alias Lazy Lester, Moses Smith alias Whispering Smith, Cornelius Green alias Lonesome Sundown.
Avec ces gars là, on est à fond dans le Swamp, une musique "boueuse" à souhait, qui de façon surprenante va ravir les jeunes british des années 60, ( le premier succès des Rolling Stones sera le I'm a king bee de Slim Harpo...). J. D. Miller se retire des affaires à partir de 1967, laissant un catalogue foisonnant. Le Swamp Blues est son oeuvre autant que celle de ces artistes. Longtemps il était difficile de trouver tous ces vieux vinyles de Silas Hogan, Katie Webster, Ernest "Tabby" Thomas, Henry Gray... 
Aujourd'hui, on peut plonger dans le Swamp grâce aux excellentes compilations publiées chez Ace : Authentic Excello R & B, The Real Excello R & B, Excello Hits, et ce périple au pays des crapauds-buffles et des alligators est à tous les coups, un voyage à ne pas louper...

 

Slim Harpo : "I'm a king bee" Flyright 1989

Swamp Blues
:

Lightnin' Slim : bad luck
Slim Harpo : tip on in, part 1
Lazy Lester : I'm a lover not a fighter
Lonesome Sundown : gonna stick to you baby
Silas Hogan : everybody needs somebody
Tabby Thomas : hoodoo party
Clarence Garlow : foogy blues
Mr Calhoun : hey Mattie
Jimmy Anderson : naggin'
Whispering Smith : what in the world's come over you
Henry Gray : cold chills
Katie Webster : hard lovin' mama
Raful Neal : I been mistreated
Kenny Neal : look but don't touch
Larry Garner : rats and roaches in my kitchen


Lazy Lester : "blues stop knockin'" Antones 2001

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Creedence Clearwater Revival : "bayou country " Fantasy-Carrere 1969

Swamp Rock
:

John Fogerty : swamp river days
Danny James : boogie in the mud
Tony Joe White : polk salad Annie
Lynyrd Skynyrd : swamp music
Smokehouse : low down rider
Too Slim & the Taildraggers : swamp opera
The Balham Alligators : too much
Mercy : I'm a king bee
Swampini : te ni nee ni nu
Bo Ramsey & the Backsliders : shake your hips
Tab Benoit : down in the swamp
The Fabulous Thunderbirds : scratch my back
Omar & the Howlers : Mississippi hoo doo man
The Don Harrison Band : sixteen tons
Creedence Clearwater Revival : born on the bayou

Too Slim & the Taildraggers : "swamp opera" Burnside Records 1995