Too Young To Die : Too Old To Rock'n'Roll !
Trop Jeune pour mourir... peut être... Trop vieux pour le rock... sûrement pas ! 

La preuve en est faite avec ce nouvel album des Shaggy Dogs, en 2008 on peut encore réaliser un vrai album rock, magnifiquement produit, inspiré, et sans concession. Les amateurs apprécieront, la caravane médiatique passera sans se retourner... Tant pis, tant mieux...
Après un premier disque gorgé de reprises à la Dr Feelgood, puis un second cd torride enregistré live devant un public de fidèles, voici le troisième méfait des Chiens Hirsutes : le bien nommé No Covers.
Ce coup ci, ce groupe nous embarque dans un wagon rempli de compositions originales dignes des plus grands, avec un feu d'artifice de références à une culture rock particulièrement bien digérée (Ah ce Blame et son clin œil à la Kinks !!!).
Le voyage proposé est truffé de surprises.
Tout commence par un riff absolument imparable propulsé par la guitare de Jacker, digne héritier des guitaristes les plus tranchants. Ensuite déboule "La Rythmique"... La messe est dite : Toma à la basse et El Professor à la batterie ne sont pas là pour rigoler, mais pour nous faire taper du pied, et plus si affinités... Green Bullet, chanteur harmoniciste, en profite pour balancer des textes bien tournés avec une énergie de torero fier et décidé.
Ensuite au détour de ces quinze nouvelles chansons, on rencontre des claviers subtilement installés, orgue profond, touche sixties ou piano rock'n'roll qui jamais ne desservent le son typique des Shaggy. Les amis du groupe rencontrés sur la route ont tous répondu à l'appel pour balancer des chœurs amusés, et les amateurs retrouveront les voix de Jesus Volt, Blues Power Band, Alexx and the Moonshiners ou French Kiss. Au détour d'un titre festif (ChaCha Town) on entend même Pascal Mikaelian venu en voisin avec son accordéon cajun. Bref c'est la fête, avec alternance de titres très rock, et de tempos plus chaloupés.
A l'arrivée, un album varié mais qui a conservé cet esprit très pub rock fait de sueur et de convivialité. Ce son ne pouvait que séduire Pat Collier (fameux producteur londonien des Inmates, Primal Scream, Katrina & The Waves, Little Bob Story et tant d'autres ) qui a conçu un mix ultra efficace et particulièrement inspiré.
Le tout nous est servi dans un emballage très classe, façon rock à l' énergie ferroviaire, témoignage d'un groupe issu des banlieues coincées entre le périph. et les voix ferrées qui a toujours choisi de faire beau, tout en restant intègre.
Au moment où tout se casse la figure, on peut compter sur les Shaggy Dogs qui se sont donnés les moyens de rester indépendants, prouvant que l'on peut sortir en France un album original, sonnant pro, sans tentations de céder aux sirènes des clichés, et toujours plus éloigné des contraintes d'un show-biz totalement décalé.
Avec un tel trésor le groupe reprend la route pour retrouver un public prêt à tout pour s'éclater. On les attend partout en France, en Belgique, en Hollande, en Suisse, mais aussi au Japon, où le Label Sazanami  a déjà sorti un de leur titre fétiche. Rendez vous est donc pris pour fin 2008 où nous ne pourrons que constater que No Covers des Shaggy Dogs a été l'un des meilleur disque de l'année...